what about a drink?

Keaton & Keith .

Se lever tôt pour devoir faire face à des étudiants qui n’en n’ont rien à faire de vos cours, du moins pour la plus part. Et je n’avais pas le courage ni la force de tous les forcer à m’écouter avec mon pouvoir. La dernière fois que j’ai eu ce genre d’idée, j’ai eu la chance de passer du bon temps à l’hôpital, et je n’ai pas franchement envie d’y retourner. Surtout pas pour une connerie dans le genre, j’ai bien mieux à faire de mon temps. Et puis je n’ai pas envie d’inquiéter ma famille, et encore oins envie de devoir subir des analyses de sang, il ne manquerait plus qu’ils trouvent la trace des substances illicites que je prends, et mon frère viendrait m’enlever mon fils, et je finirais en cure de désintox.

La journée de cours touchait à sa fin, j’en avais fini pour la journée de raconter la vie de Elizabeth première, de parler la guerre contre les français, ect. J’allais pouvoir rentrer chez moi, me reposer avec un verre à la main, et une clope au bec, et peut-être même une seringue plantée dans le bras. Enfin bref, tout un cocktail pour se détendre et oublier les élèves. Enseigner à l’université n’est pas ce qu’il y a de plus insupportable, mais penser au cours que je donne au lycée me fait frissonner rien que d’y penser. Je ramassais mes affaires, mon pc rangé dans ma sacoche, prêt à quitter l’université. Peut-être que ce soir j’aurais la chance de voir mon fils et de lui parler. Enfin, j’ai abandonné cet espoir, le jour où lui et moi aurons une vraie conversation, les poules auront des dents.

Je marchais d’un pas rapide, et sûr, avec bien plus d’entrain que la démarche que j’avais eu en arrivant le matin. Un gamin était assis sur le muret en pierre, je crois d’ailleurs que c’était plus un professeur qu’un étudiant. Je l’ai déjà croisé aux alentours de la salle de théâtre, il me semble que c’est ce qu’il enseigne ici, bien qu’au fond je ne lui ai jamais adressé la parole, et je ne connais même pas son nom. Un air déprimé était affichait sur son visage, et il regardait dans le vide, je ne pense même pas qu’il avait réalisé que j’étais là. Il faut dire que dans un lieu public, les gens ça va ça vient alors je suppose qu’il avait mieux à faire que de faire attention à tous les gens qui passait à côté de lui.

Je me demande toujours ce que les gens pensent lorsqu’ils ont cette tête de paumés, d’habitude, je passe mon chemin, au fond, même si je me pose toujours la question, je me fiche bien de ce que les gens ont dans la tête, je n’ai pas besoin de me rajouter les problèmes d’inconnu sur les épaules, mais aujourd’hui, je suis fatigué, et apparemment pas la concentration, ni le « calme intérieur » nécessaire pour contrôler mon pouvoir. Perdre le contrôle m’arrive très rarement, vraiment très rarement, mais bon, ça arrive encre même après plus de huit mois d’entrainement. J’entends ses pensées, il pense à une jeune femme, nommée Abby, son ex copine apparemment décédée. Je secoue la tête reprenant le contrôle, mais le mal est fait, j’ai entendu plus que ce que j’aurais dû. J’essaie de de faire comme si je n’avais rien entendu, mais je n’y arrive pas. Je fais demi-tour, essayant de trouver quelque chose à dire, avec ce que je viens d’entendre trouver les bons mots, c’est difficile.

« Salut ! Je vais sembler bizarre, étant donné qu’on ne se connaît pas, mais j’ai comme l’impression que vous n’allez pas bien, et je sais bien que les étudiants peuvent être de vrai calvaires, alors si ça vous dit, vous pourriez vous plaindre à un collègue autour d’un verre ? »

Je souris légèrement, je suis plutôt fier d’avoir trouvé une excuse aussi rapidement, et j’espère qu’il est vraiment prof ici, sinon je vais passer pour un boulet. Et puis quoi de mieux qu’un verre pour remonter le moral de quelqu’un ? J’ai descendu toutes les bouteilles que j’avais chez moi lorsque mon ex-compagne m’a quitté. S’occuper de mon fils à cette époque avait été vraiment très dur, d’autant plus que j’étais moi-même étudiant. Enfin bref, mon ex était toujours e vie au moins, elle a juste abandonné son fils, et s’est barré, mais quand même, ce n’était pas cool à vivre.

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Keaton & Keith .

Des fois, mon pouvoir me saoule, enfin seulement quand le contrôle m’échappe et que j’entends les pensées tristes des gens. Et vu que je ne suis pas un connard complet, et que j’ai ma voix intérieure qui me dit que je dois aider les gens, je le fais ! Bon, je ne l’écoute pas toujours, sinon, je serais devenu prêtre ou un truc à la con dans le même genre. Enfin bref tout ça m’avait amené à inviter un de mes collègues à prendre un verre.

Il prétextait que c’était la fatigue qui lui donnait cet air déprimé, et puis quoi encore ? Bon, je n’allais pas lui sortir que j’étais télépathe, de une parce que ça pourrait être dangereux si ce mec est un anti-mutant, de deux parce que je ne veux pas être accusé de violation de vie privée. Il a quand même accepté le verre que je lui proposais, tant mieux ! Et son excuse pathétique de dire qu’il a oublié mon nom ! Comme s'il l’avait un jour su ! Je ne lui ai jamais parlé, et ce n’est pas comme si je traînais souvent avec mes collègues. Je n’en connais que quelques-uns, et encore, juste de vue. Monsieur Keaton Ritcher, maintenant je connais son nom ! Je souris avant de prendre la parole.

« Keith McAvery, professeur d’histoire ! Et non, je ne le savais pas ! C’est un plaisir de vous rencontrer ! »

Bon à l’université, on n’a pas à côtoyer nos collègues comme on le fait au lycée, ce qui n’est pas plus mal puisque la plupart de mes collègues sont des abrutis. Et puis j’ai tendance à éviter les gens puisque je ne suis pas franchement apprécié, jugé trop irresponsable, et moi-même je n’aime pas la plus part des gens, ils sont trop droits dans leurs chaussures passé un certain âge. Enfin, j’ai un bon sentiment envers celui-là ! Je commençais à marcher vers la sortie de l’université, ce n’est pas ici que l’on trouvera un bar.

« Professeur de théâtre hein ? Comment on en arrive là ? »

Je souris, mais c’est vrai que je me pose la question, comment peut-on souhaiter devenir professeur de théâtre ? Faire du théâtre pour devenir acteur, je comprends. Mais vouloir l’enseigner, ça m’échappe, et puis surtout qu’est-ce qu’on enseigne quand on fait ça ? On apprend aux élèves à pleurer sur demande, ou à rigoler sans faire trop forcé ? Je pense que c’est le genre de truc que toute personne un minimum extravertie peut faire. Enfin, même s'il y a de très mauvais acteurs, il suffit de regarder un épisode d’inspecteur Barnaby pour le savoir. Keaton devrait peut-être aller leur donner des cours.

« Au fait, Ils vous fatiguent tant que ça vos élèves pour que vous ayez l’air d’être complètement déprimé ? »

Je sais bien que tout ça n’était qu’une excuse pour lui, mais il faut bien partir de quelque chose non ? Mais nous savons tous les deux que ce n’est ni la fatigue, ni même les élèves qui l’ont mis dans cet état, le problème, c’est qu’il ne sait pas que je suis au courant, et ce n’est pas le genre de choses que l’on étale au premier venu qui vous propose un verre.

On entre dans un petit bar de Manchester, pas encore trop peuplé à cette heure de la journée, et ce n’est pas plus mal. Je commande un Tom Collins, en espérant que le serveur sache ce que c’est, on ne peut pas dire que ce soit le cocktail le plus connu du monde, ce n’est pourtant pas le plus compliqué non plus, heureusement, le barman le connait et m’en prépare un rapidement.

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